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Suis-je un bon leader?

Voilà la question que bien des personnes se posent lorsqu’elles sont amenées à diriger une entreprise, un projet ou encore à mobiliser une équipe à se dépasser. À notre époque comme chef d’entreprise, comme dirigeante dans une organisation, qu’est-ce qui caractérise un bon leader? Comment puis-je les reconnaître et les attirer afin de m’appuyer et mobiliser les équipes de mon organisation?

Depuis près de 30 ans, j’étudie, j’accompagne des leaders dans leurs défis de toutes sortes. Les caractéristiques d’un bon leader sont nombreuses et varient selon les situations et les besoins. Des milliers d’études se sont intéressées à cette question.

Mais s’il fallait résumer en quelques lignes ce qu’est un bon leader, je conclurais que c’est une personne qui agit selon les cinq caractéristiques suivantes en lien avec la mission collective ou le but commun dont elle a la responsabilité:

Qu’est-ce que cela veut dire concrètement?

1. CONFIANCE. Faire confiance et Inspirer confiance

La confiance est le fait de croire que la personne ou le groupe :

  • Va agir selon ses engagements et sa parole donnée;
  • A les compétences requises pour faire face à la situation;
  • Va le faire de façon honnête et,
  • Va se comporter de façon à créer des relations facilitantes, plutôt que conflictuelles ou négatives.

Récemment, une personne de mon entourage a été nommée dans un poste par le directeur général de l’entreprise et ce, sans qu’il y ait eu d’affichage. Même si ce directeur croyait qu’elle était vraiment la plus compétente, sa nouvelle équipe ne le jugeait pas ainsi et croyait plutôt qu’elle avait été choisie tout simplement parce qu’elle était la «préférée» du directeur. Son leadership étant ni reconnu, ni accepté, il va sans dire que ce mauvais départ a nui considérablement à son intégration à l’équipe et à sa capacité de la mobiliser.

Pour être un bon leader, il faut continuellement protéger un capital de confiance, le sien, celui de son équipe tout autant que celui de son organisation. Dans l’exemple ci-dessus, la confiance dans le jugement du directeur a été sérieusement ébranlée et la nouvelle chef d’équipe a davantage été accueillie par de la méfiance que la confiance.

Les processus de décisions qui affectent le personnel et les différentes parties prenantes doivent être faits de façon à optimiser la confiance d’où l’importance de la consultation, voire de leur participation. Les engagements doivent être respectés. Les produits aux clients doivent être offerts selon la qualité promise, livrés selon les délais prévus.

La façon dont l’on parle de soi, de ses collègues, de son employeur et de ses clients doit aussi être fait de façon à préserver la confiance en l’équipe et envers son organisation tout comme la confiance en soi. Croire en soi amène les autres par ricochet à nous faire confiance.

2. COMPÉTENCE : Être compétent et améliorer ses capacités

L’on ne saurait être un bon leader si non seulement nous n’avons pas les compétences requises à nos responsabilités mais si le groupe ne nous perçoit pas compétent.

Aujourd’hui, l’autorité, la position dans la structure hiérarchique même le fait d’être propriétaire de son entreprise ne sont plus des raisons suffisantes pour être reconnues et être respectées comme leader.

Pour être un bon leader, il faut pouvoir démontrer une certaine compétence en lien avec ce que le groupe, l’entreprise ou le projet doit accomplir.

Certes, dans un contexte où tout est de plus en plus vite, changeant et complexe, personne ne peut prétendre être vraiment compétent. C’est justement pourquoi il est important d’avoir plusieurs facettes à cette Compétence, avec un grand C, celle qui permet d’avoir une capacité à apprendre et à s’associer les expertises des autres. Plus spécifiquement, cette grande Compétence est composée des suivantes:

  • Avoir une certaine expertise quant aux défis à relever
  • Savoir faciliter les rapports entre différentes parties prenantes
  • Savoir accéder à différentes experts ou personnes-ressources
  • Pouvoir collaborer avec différents interlocuteurs, aux personnalités et besoins différents
  • Chercher continuellement à apprendre. Cette capacité permet de s’interroger, poser les bonnes questions selon diverses perspectives et comprendre davantage continuellement.

En agissant ainsi, un bon leader devient un modèle pour ses collaborateurs en les inspirant à apprendre et à s’améliorer continuellement.

3. IMPUTABILITÉ : Prendre la responsabilité de ses actions, et agir en conséquence

Un bon leader est quelqu’un qui ne se faufile pas devant les défaites ou les défis, et agit en conséquence afin d’améliorer la situation. Rien ne nuit plus à la confiance qu’une personne qui n’assume pas les conséquences de ses décisions ou de ses erreurs. J’ai connu trop de gestionnaires qui prenaient le crédit des bons coups de leur l’équipe mais par contre, qui blâmaient facilement les autres, les circonstances ou «l’ampleur» de leurs tâches si les résultats [de l’équipe ou du projet] n’étaient pas atteints.

Ce type de leaders créent autour d’eux toutes sortes de malaises tels que : désengagements subtils, difficultés à avoir de véritables conversations sur les défis et risques ou à obtenir des efforts supplémentaires pour améliorer la performance. Même les départs de certains membres dans une équipe peuvent souvent être attribuables à ce type de leader.

Être un bon leader, c’est rendre compte de sa performance et celle de son équipe de façon authentique et honnête, c’est faire face aux défis et défaites et prendre les actions nécessaires.

4. COMMUNICATIONS : Communiquer de la bonne manière, avec efficacité et pertinence

Un article il y a quelques années dans le Harvard Business Review titrait : Le leadership est une conversation! Pour influencer, convaincre ou mobiliser, la communication est sans contredit le véhicule par excellence de tout leader. Tout déficit de communication devient rapidement la source de confusions, de déceptions, voire de conflits.

Mais trop souvent, les personnes croient savoir bien communiquer alors que le problème no 1 le plus souvent cité dans les organisations est… le manque de communications !!!

Pour être un bon leader, il faut donc reconnaître que la communication est une compétence majeure qui mérite d’être améliorée toute une vie. Pour cela, la clé est de cerner ses forces et ses points amélioration.

J’ai eu l’opportunité d’accompagner un gestionnaire qui souhaitait mobiliser davantage son équipe. Mais rapidement, il est devenu clair que la source de la problématique était grandement attribuable à ses difficultés de communication. Lorsqu’il circulait dans l’entreprise, il avait du mal à saluer les employés et à s’intéresser à leur travail. Ses présentations étaient plutôt à sens unique sans véritable possibilité d’en discuter vraiment. Parfois même, il ne se gênait pas pour critiquer ouvertement (vertement) certains membres de son équipe devant d’autres. Ses réunions d’équipe étaient plutôt des mises à jour que de véritables rencontres. Mais son principal problème était qu’il se jugeait un excellent communicateur.

Les facettes de la communication sont nombreuses comme en fait foi l’exemple ci-dessus, d’où l’intérêt de miser continuellement sur cette compétence majeure si l’on veut être un leader.

5. ADAPTABILITÉ : Prendre en compte diverses variables et déterminer avec d’autres le meilleur scénario

Nous en parlions depuis longtemps mais nous l’avons observé encore davantage pendant la pandémie. La complexité des défis, l’imprévisibilité parfois, l’incertitude et l’ambiguïté des solutions nous obligent tous non seulement à nous adapter mais, à mieux collaborer afin de trouver les solutions requises et pérennes.

Une bonne leader doit amener son équipe et ses collègues à faire preuve d’adaptabilité si elle souhaite les inspirer à être agiles et innovateurs devant les besoins variables et légitimes d’une main d’œuvre et d’une clientèle de plus en plus diversifiée et aux besoins différents.

L’adaptabilité demande donc une certaine souplesse d’esprit, une capacité à envisager diverses perspectives même si elles paraissent parfois contradictoires, et un renouvellement constant. D’où le besoin de travailler et collaborer avec d’autres.


En conclusion, ce qui englobe ces cinq caractéristiques d’un bon leader, c’est son souci véritablement et concrètement démontré pour l’équipe, les clients, les partenaires, l’environnement et la communauté élargie.

C’est être capable de prendre en compte ces perspectives et d’agir pour le bien commun. Fort de cette mission, le bon leader s’active tant pour honorer ses responsabilités que pour améliorer son leadership en se développant continuellement.

Suis-je un bon leader?

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